Rue Terre du Prince et le mur de Baudouin le Bâtisseur

Abstract

La première enceinte urbaine sera construite, à Mons, au 12e siècle sous les comtes de Hainaut Baudouin IV et V pour protéger l’agglomération développée autour du château. Il s’agit d’une extension de la muraille comtale édifiée à la fin du 9e siècle. L’enceinte comtale d’une longueur de 1000 mètres entoure le quartier comtal et le quartier capitulaire formé de trois églises ­– Sainte-Waudru, Saint-Pierre et Saint-Germain ˗ et des demeures des chanoinesses et chanoines. Selon les historiens locaux dont Christiane Piérard, elle aurait été percée de trois ou quatre portes. Des vestiges de cette enceinte sont encore visible du côté droit de la rue Terre du Prince qui débouche d’un côté rue Samson et de l’autre rue des Sœurs Grises.La gravure sur cuivre de Léon Dolez, réalisée vers 1875, montre les restes visibles du mur dit de Baudouin situé du côté droit de la rue Terre du Prince, en partant de la rue Samson. L’artiste a très bien rendu la structure du mur composée de gros moellons de grès de Bray et de vieux matériaux gallo-romains. Ce mur retient les terres de l’ancien cimetière de Saint-Germain et actuellement les jardins des maisons de la rue de la Réunion et le parc de la maison Gossuin située rue Samson. Sur la gauche de la rue, on aperçoit le portail d’entrée de l’hôtel acquis en 1836 par le banquier Charles Guillochin Defontaine. Cet hôtel avait été construit vers 1780 par l’architecte montois Emmanuel-Henri-Chrétien Fonson selon un plan en forme de U.Né à Mons en 1837, Léon Dolez est le fils aîné de François Dolez, avocat et bourgmestre de Mons. Après des études de droit à l’Université de Liège, il s’inscrit au barreau de Mons le 15 octobre 1859. Il gravit, ensuite, différents échelons de la magistrature jusqu’à être nommé président du tribunal de première instance en 1891. Il est membre de plusieurs sociétés savantes. Avec son épouse Blanche Maus, il partage des talents artistiques. Il pratique le dessin, l’aquarelle, la gravure et la lithographie. Ses œuvres s’étalent de 1855 à 1900 environs, avec une forte production entre 1860 et 1880. Il a suivi, en amateur, les cours donnés par le graveur Auguste Danse à l’Académie des Beaux-Arts de Mons. Son sujet de prédilection est Mons : sa ville natale, dessinée dans son ensemble ou dépeinte à travers ses quartiers et bâtiments. En tant qu’artiste, Dolez poursuit un but précis : constituer une collection de vues de Mons à partir de ses œuvres. Il collectionne également tous les documents qui représentent celle-ci. Après son décès, en 1902, sa veuve a déposé la collection de son mari à la Bibliothèque publique de la Ville de Mons, devenue depuis Bibliothèque centrale de l’UMONS. (Christine Gobeaux)