C'est l'Doudou, c'est l'Mama, c'est l'Poupée d'St George qui va !!!

Abstract

Au début du 19e siècle, les artistes découvrent une nouvelle technique – la lithographie – qui leur permet de dessiner directement sur une pierre calcaire le dessin à reproduire. Dans le fonds iconographique de la Bibliothèque centrale, plusieurs lithographies sont consacrées à la ducasse de Mons et plus particulièrement au combat dit Lumeçon dont une signée « lith. de Jobard ». Marcellin Jobard (1792-1861), d’origine française, ancien géomètre du cadastre, se lance dans la production massive de lithographies artistiques ou géographiques. Il fonde à Bruxelles, en 1820, le premier établissement lithographique de Belgique et engage Jean-Baptiste Madou (1796-1877). Il devient ainsi le plus important éditeur-lithographe des années 20 en publiant des ouvrages de souscription comme le « Voyage pittoresque dans le Royaume des Pays-Bas », des portraits, vues topographiques, planches de costumes et d’actualité. La Révolution de 1830 ruine son entreprise. Il se lance alors dans la presse périodique et l’industrie. Premier photographe belge, il sera directeur du Musée de l’industrie de Bruxelles pendant vingt ans. La planche de Jobard ne porte aucune date d’édition. Sous la représentation du combat dit Lumeçon, les deux premiers vers de l’hymne El’Doudou sont repris « C’est l’Doudou, c’est l’Mama, c’est l’Poupée d’St George qui va !!! ». Rehaussée d’aquarelles, elle a sans doute été réalisée entre 1820 et 1830. Elle s’inspire largement d’une autre lithographie (cote E 1336) attribuée par Émile Hublard à Jean-Baptiste Madou. De moins grandes dimensions que celle de Madou, elle représente le combat entre Saint-Georges et le dragon sur la Grand-Place devant l’entrepôt des taxes et l’ancienne académie de dessin avec à l’arrière-plan la rue de Nimy. Le dragon porteur de petites ailes dégagées, arbore une queue constituée d’une seule perche. Il est animé par un unique porteur représenté à l’intérieur de son corps. Les Chins-Chins refoulent la foule avec leurs vessies. Des spectateurs sont renversés. (Christine Gobeaux)