el' patois d'Mons - (1782?)

Auteur(s), créateur(s), collaborateur(s) : Delmotte, Philibert
Collection(s) : Université de Mons (UMONS)


Type d'objet représenté: Manuscrit
Lieu de conservation de l'objet original: Bibliothèque centrale
Titre: el' patois d'Mons
Auteur(s), créateur(s), collaborateur(s): Delmotte, Philibert (auteur)
Editeur: s.n.
Année de création de l'objet original: 1782?
Lieu de création de l'objet original: Mons
Autre(s) identifiant(s): MS 537/A (R 3/A)
Langue de l'objet original: Français
Résumé: Parmi les manuscrits conservés à la Bibliothèque centrale de l’UMONS figure un modeste carnet (10 x 8 cm) dont la couverture en papier vert est détachée. La première page porte une inscription à l’encre « el’ patois d’Mons ». Le contenu des 21 feuillets est varié et comporte des notes sur les coutumes montoises. Après une table des matières, le manuscrit débute comme une lettre : « [de] Capulet à Montaigu, 22 novembre 1782 ». Du feuillet 16 au feuillet 19, l’auteur, qui signe Capulet, décrit les événements qui se déroulent pendant la ducasse de Mons. Il pourrait être attribué à Philibert Delmotte (1745-1824), avocat et bibliothécaire de la bibliothèque de l’École centrale du département de Jemappes. Ce document faisait partie d’un lot acquis par la ville de Mons, à la vente de la bibliothèque d’Henri Delmotte, fils, en 1903. Ceux-ci étaient conservés dans une boîte en bois simulant une reliure dont le dos comporte la signature du relieur Masquillier et l’inscription « H. Delmotte ». La confrontation des écritures de Philibert et d’Henri Delmotte ne permet pas d’avoir une confirmation absolue de la paternité de ce texte. Cependant ce manuscrit, rédigé en français avec des mots empruntés au patois borain, est un petit trésor pour qui s’intéresse à la ducasse de Mons à la fin de l’Ancien Régime car il relate l’ensemble des activités qui se déroulent lors de cette fête. Il s’agit de la plus ancienne trace écrite associant le terme Lumeçon au jeu de Saint-Georges. Mais laissons la parole à l’auteur : « … il ne me reste plus, cher ami, qu’à vous parler delle carmesse de Mons. Si vous arrivez la veille, on criera sur vous chabourle, chabourlettes. Le lendemain a 3 heures le matin toute la ville est sur pied, a quatre heures la procession part, les dames chanoinesses s’en vont courir deux lieues de chemin, hors la ville, avec les diables, les chinchins, elle dragon, tous les saints, les carmes, les recolets, les capuchins, les confreries, les mousquets rendouillent continuellement, le dragon s’irrite, donne de la queue, les diables crient, comme des femmes et les chinchins comme des diables. St Georges est ébranlé et gilles de chin ne sait pu vnir a bout des quevau. Ce jour là qui est toujours un dimanche, les hommes qui font les chinchins et les diables, sont exempts d’messe. Crévés à biéte et ont chacun douze livres. L’esquelin, huissier à grande verge accompagne toujours le dragon, les diables, les chinchins, et gilles de chin sus quevau. A mi chemin à Saint Ladre tous les diables, tous les chinchins et elle dragon, gilles de chin, les carmes, les recolets, les capuchins, les confreries, les prêtres, les dames du chapitre, tout cela mange et dejeune ensemble ensuite ils rentrent tous, crotés jusqu’au cul, fatigués, par la porte d’havré et retournent à Ste Waudru. On y fait la grande messe. A midi et demi tous les diables, les chinchins, St Georges avec tous les Magistrats souverains en robe longue et les huissiers à verge, descendent Ste Waudru et elle catiau par la rue des clercs, et l’on vié faire elle lummcon devant les magistrats. Dans le milieu de la place qui est sablée gilles de chin combat le dragon avec les diables, les chinchins, d’autres diables se font traîner par les pieds pendant ce tems la mousqueterie ronfle, les confreries se promènent trois fois en faisant le tour de la place. Le dragon bat les flancs, s’irrite avec la queue, donne des coups terribles, casse la jambe à lun, écrase le nez à l’autre, fait voler la poussière et trembler tout le monde. Les diables sont hors d’haleine et de combat, les chinchins sont rendus enfin par un genereux et dernier effort, gilles de chin, l’oeuil etincelant, la rage dans les yeux, sur sa rossinante, intrepide, fonce sur le dragon ailé, le perce et l’abat. Tout est fini. Chacun revient chez soi avec les chabourlettes minger del tarte et du gambon et boire du vin, l’après midi on joue alle balle d’argin sul place St Jean. Les gaingnants vont porter elle balle alle vierge des dominicains, à notre dame du rosaire. D’un autre coté, on tire les mouchons sur elle grand-place et au soir elle dragon d’artifice estila qui a mis l’feu on l’y bail enne caftière d’argin au son des instrumins. Les autres jours on va spromener al porte de nimi au roi catholique minger delle tarte et du gambon. Les autres von a Ste Barbe minger delle tarte a prônes, delle tarte au fromage, boir d’lougarde et minger du pichon à l’escavesse. D’autres von au tour à la mode, vo passer par les fossés au briu et vos allez co minger del tarte, du gambon, du pichon al’escavesse et boire d’lougarde. On r’viet asse maison on minge delle salade, on boit enne goutte avec in morciau d’pain d’épice et on s’in va coucher. Bonsoir, cher ami, j’en vas faire autant… Capulet ». (Christine Gobeaux)
Description physique de l'objet représenté: 1 carnet (22 feuillets), 10 x 8 cm
Mots-clés: Mons (Belgique) -- Folklore -- Ducasse; Mons (Belgique) -- Doudou
Fait partie du: Oeuvre protégée
URI/URL: http://biblio.umons.ac.be/public/bv/?p=4423
Collection(s) :Université de Mons (UMONS)

Il n'y a pas de fichiers associés à ce document.


Tous les documents dans DONum-BICfB sont protégés par le droit d'auteur, avec tous droits réservés.