Vies chrétiennes et actions vertueuses des ancêtres de Joseph Marie Du Mont de Holdre recueillies par lui-même et adressées à ses enfants

Abstract

En septembre 2016, grâce au mécénat de l’ASBL « Les Amis des bibliothèques de l’UMONS », la bibliothèque centrale faisait l’acquisition d’un petit manuscrit sur papier de 92 pages rédigé par Joseph Marie Du Mont (Mons, ca 1648-1699), seigneur de Holdre, d’Anglure et de Mousenet. Celui-ci avait occupé des fonctions d’échevin à Mons de 1688 à 1695. Son, père, Philippe-Procope (1624-1667), avait lui aussi été échevin à Mons à plusieurs reprises entre 1650 et 1663, ainsi que capitaine d’une compagnie bourgeoise (1652) et maître d’artillerie (1655). En 1674, Joseph Marie épousait Marie Marguerite Gallet, dame d’Aumont. De cette union naîtra Adrien Joseph Marie Du Mont (1683-1772), seigneur d’Aumont auquel on doit des recherches historiques et généalogiques sur les familles du Hainaut et dont la bibliothèque de l’UMONS possède deux manuscrits reliés en un seul volume de 255 feuillets de papier. Il s’agit d’un recueil d’Épitaphes et de l’Histoire chronologique des comtes et comtesses d’Haynau avec une ample description de tout ce qui s’est passé de plus remarquable sous chaque souverain et dans la ville de Mons, depuis son origine, 600, jusqu’à présent, 1728, comme aussi la liste des baillis et grands-baillis d’Haynau […]. Ce dernier document contient de nombreux blasons coloriés. Dans sa note introductive au manuscrit dont il est ici question, Joseph Marie Du Mont s’adresse à ses enfants car c’est à eux qu’il destine le récit des « vies chrestiennes et des actions vertueuses de quelquns [sic] de [leurs] devanciers » avec l’espoir qu’ils concevront le « dessein de suivre leurs traces vertüeuses », persuadé qu’il « nÿ at [sic] rien qui aÿt plus de puissance sur les esprits des ho[mm]es que les exemples ». Il s’agit donc de fournir à ses descendants des modèles de vies édifiantes qui les inspireront, mais l’auteur veut aussi faire œuvre de mémoire et écrit « pour empescher que des gens que je crois par la grâce de Dieu, vivre dans le ciel, ne meurent dans nos esprits. » Ce mémorial familial tient surtout du récit hagiographique. L’auteur s’est fixé pour but au départ d’évoquer ses ancêtres et ceux de son épouse. Il les répartit en trois classes. La première reprend ses ancêtres paternels. La deuxième concerne ceux de la lignée maternelle et la troisième est celle des ascendants de son épouse Marie Marguerite Gallet. Il ne remplira que partiellement son programme car seuls les personnages ressortissant à la première classe ont droit à une notice. Il s’agit de : Françoise de la Barre, fille de Philippe, seigneur de Holdre et épouse de Jean Du Mont (1565-1592), arrière-grand-mère de l’auteur ; Guillaume Du Mont (1590-1628) et son épouse Marie Yolende de Hurges († 1637), les grands parents de l’auteur ; Marguerite Du Mont, fille des précédents et tante de l’auteur ; Marie-Françoise Du Mont (1615-1649), également tante de l’auteur et qui avait épousé en 1636 Gilles d’Anseau qui commanda la place de Philippeville et Philippotte Despiennes, cousine paternelle au troisième degré de l’auteur, fille de la Congrégation Notre-Dame à Mons. Le texte de l’auteur est précédé d’une note manuscrite, couvrant les deux premières pages non chiffrées du volume. Elle est d’une écriture du XIXe siècle et fournit quelques indications sur l’auteur et son manuscrit. Les 12 dernières pages (non chiffrées) sont couvertes d’une écriture différente. Il s’agit de pièces annexes, des prières et réflexions de Marie-Françoise Du Mont dont, in fine, le programme d’une journée de cette dernière. Entre prière, méditations et lectures, il ne reste plus beaucoup de temps pour les enfants qui sont réduits à la portion congrue. (René PLISNIER)