Les auteurs et la date de la Facétie relative au sexe du dragon de Wasmes tué par Gilles de Chin

Abstract

Léon Losseau, né à Thuin en 1869, s’inscrit à l’Université de Liège d’où il sort docteur en droit (1891), candidat notaire (1892) et docteur en sciences politiques et administratives (1894). Léon Losseau s’est également impliqué dans la vie culturelle montoise. Il est membre de la Société des Bibliophiles qu’il préside de 1931 à 1949, de la Société des Sciences, des Arts et des Lettres du Hainaut et du Cercle archéologique de Mons qu’il préside de 1933 à 1937. Il s’intéresse aux travaux de Paul Otlet et Henri La Fontaine en matière de bibliothéconomie. Il applique le système de la Classification décimale universelle (CDU) à sa propre bibliothèque riche de plusieurs milliers de volumes. Lors d’une assemblée de la Société des Bibliophiles, il met à mal la légende selon laquelle Rimbaud aurait détruit les éditions d’une « Saison en enfer » (1873) car il a retrouvé un stock de l’édition originale. Il milite pour la création d’une université en Hainaut, et ce dès 1945. Son nom reste attaché, à Mons, à l’immeuble situé rue de Nimy qu’il fait moderniser en style Art Nouveau. Il décède en 1949. Lors de l’assemblée de la Société des Bibliophiles et Iconophiles de Belgique du 13 février 1916, Léon Losseau avait révélé le nom des auteurs de la facétie relative au sexe du dragon de Wasmes tué par Gilles de Chin. Cette communication fera l’objet d’une publication que nous avons numérisée. Cette curieuse supercherie avait été révélée par le catalogue de la vente du 28 juillet 1896 à la salle Bluff à Bruxelles. Le numéro 115 est ainsi libellé : « Comme quoi le dragon de Wasmes tué par Gilles de Chin n’avait pas de sexe. Dissertation historico-zoologique par deux curieux de la nature », Mons, 1825. Et le catalogue de renchérir en caractères gras : pièce curieuse et excessivement rare. La Bibliothèque royale acquiert la plaquette et celle-ci fait l’objet d’un article de Félix Hachez dans le tome 29 des « Annales du Cercle archéologique de Mons ». Cette mystification a été attribuée à Renier Chalon par Hachez ou à Philibert Delmotte selon Jules Declève jusqu’au moment où Léon Losseau éclaircira l’affaire en révélant le nom des deux auteurs. (Christine Gobeaux)