[Eglise Sainte-Elisabeth et la rue des Fossés à Mons]

Abstract

L’église Sainte-Elisabeth est située rue de Nimy, en face du palais de justice et à deux pas de la Grand-Place.Isabelle d’Antoing, veueve de Gérard de Werchin, fait édifier en 1343 à l’emplacement de son hôtel situé rue de Nimy, une chapelle dédiée à sa patronne sainte Elisabeth. Cette chapelle devient en 1516 le siège d’une nouvelle paroisse. Consacrée en 1588, l’église en style gothique tardif, comporte trois nefs, sept chapelles latérales et deux portails qui s’ouvrent l’un vers la rue de Nimy et l’autre vers celle des Fossés. Le second sera supprimé après l’incendie de 1714. L’entrée principale est surmontée d’une haute tour. La façade ne sera achevée qu’en 1686. Durant le 17e siècle, de nombreux travaux d’embellissement ou de restauration seront réalisés suite aux dégâts occasionnés par un ouragan en 1606 ou par le siège de Mons en 1691. En 1714, un incendie ravage le bâtiment. La fabrique d’église confie la reconstruction du bâtiment à l’architecte montois Claude-Joseph De Bettignies. L’église sera reconstruite en style classique à l’exception des parties épargnées par le feu. C’est seulement en 1732 que la nef et le chœur seront achevés. Le campanile néogothique, dessiné par De Bettignies et réalisé par le charpentier Jean Mahieu, comporte un dôme à huit pans et lucarnes avec, à son sommet, une lanterne et une flèche légèrement bulbeuse surmontée de la croix. Il est recouvert d’ardoises et de parties moulurées peintes en grises. Au cours du 19e siècle, des travaux d’aménagements sont réalisés au campanile et à la façade.Le dessin de Léon Dolez, réalisé en 1876, nous montre l’église vue depuis la rue des Fossés. A cette époque, les maisons des 17 et 18e siècles, accolées à la façade latérale, existent toujours. Elles seront démolies en 1965 pour dégager le chevet de l’église.Né à Mons en 1837, Léon Dolez est le fils aîné de François Dolez, avocat et bourgmestre de Mons. Après des études de droit à l’Université de Liège, il s’inscrit au barreau de Mons le 15 octobre 1859. Il gravit, ensuite, différents échelons de la magistrature jusqu’à être nommé président du tribunal de première instance en 1891. Il est membre de plusieurs sociétés savantes. Avec son épouse Blanche Maus, il partage des talents artistiques. Il pratique le dessin, l’aquarelle, la gravure et la lithographie. Ses œuvres s’étalent de 1855 à 1900 environs, avec une forte production entre 1860 et 1880. Il a suivi, en amateur, les cours donnés par le graveur Auguste Danse à l’Académie des Beaux-Arts de Mons. Son sujet de prédilection est Mons : sa ville natale, dessinée dans son ensemble ou dépeinte à travers ses quartiers et bâtiments. En tant qu’artiste, Dolez poursuit un but précis : constituer une collection de vues de Mons à partir de ses œuvres. Il collectionne également tous les documents qui représentent celle-ci. Après son décès, en 1902, sa veuve a déposé la collection de son mari à la Bibliothèque publique de la Ville de Mons, devenue Bibliothèque centrale de l’UMONS.(Christine Gobeaux)