Les huit heures dans les houillières

Abstract

Au 19e siècle, la Belgique est un état libéral, hostile à toute intervention en matière de droit social et donc de règlementation du travail. En effet, le gouvernement en place à cette époque- catholique/libéral- défend avant tout les intérêts de la finance et du capitalisme industriel. Le principal argument avancé contre l’interventionnisme étatique est celui de la liberté du travail : un contrat de travail ne regarde que l’employeur et son ouvrier. A partir de la fin du 19e siècle, la question sociale prend un tournant avec la structuration du mouvement ouvrier. La réduction du temps de travail devient une des principales revendications des travailleurs. Pour les conservateurs, réduire la durée des journées de labeur entraînerait la perte de production, de profit, la baisse des salaires. Il y a également le risque d’oisiveté et la nécessité de surveiller le monde ouvrier. Tous ces arguments sont avancés par le journaliste catholique René Henry (1881-1917) dans sa publication Huit heures dans les houillères. Bien que ses sujets de prédilection tournent autour du féminisme et de l’hygiène sociale, René Henry s’est penché sur cette réglementation du travail, une problématique au cœur de l’actualité de ce début de 20e siècle. (Pauline Tisthoud)